FfIRE : Forum francophone interdépartemental de recherches et d'enseignement
(Aimed at ¹ú²úÈý¼¶Æ¬students and ¹ú²úÈý¼¶Æ¬faculty and friends, but also at the Parisians and the international Francophone community, this research forum held will promote ¹ú²úÈý¼¶Æ¬researchers’ interests and projects and foster the use of French at AUP.) Our next event will feature a seminar by professor SNEHARIKA ROY (from the Comparative Literature Department). Un Champs d'îles : vers une « vision écologique de la Relation ».
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"Dans cette communication, nous étudierons Un Champ d’îles (1953), le premier recueil de l’écrivain martiniquais Edouard Glissant. Méconnu et mal connu, ce texte ne pèse pas lourd dans les discussions académiques, qui se concentrent massivement sur l’œuvre théorique et romanesque de Glissant. Or, c’est bien Glissant qui insiste : « Pèse d’abord chaque mot, connaît chaque douleur ». En effet, le poids léger de ce recueil dément l’immense effort qu’est sa lecture. Placé volontairement sous le signe de la poésie française symboliste et surréaliste, les poèmes se veulent clos, énigmatiques et difficiles d’accès, notamment pour les critiques postcoloniaux qui y cherchent une allégorie de l’histoire collective. Par contraste, l’omniprésence du monde naturel, dont l’échelle historique dépasse la grille évènementielle de l’histoire humaine, représente un terrain fécond pour une analyse éco-critique. Cette approche éco-poétique est en profonde résonance avec la manière dont Glissant conçoit « une vision écologique de la Relation » dans Poétique de la Relation (1990). Atypique et iconoclaste, Un champ d'îles reflète une remarquable prescience chez le jeune Glissant, qui avait alors 25 ans. Contrairement à ses œuvres suivantes dont la portée historique et politique est explicite, ce premier recueil reste hermétique et élusif. Elle dépasse la logique dialectique entre l'histoire coloniale et postcoloniale, tout en l’englobant dans deux temporalités plus vastes, celle du monde biotique (la création et l’histoire de la vie) et celle de l’écriture (la création et la lecture du texte)."
Après avoir obtenu une licence en littérature anglaise et un Master en littératures française et francophone à l’Université de Mumbai, SNEHARIKA ROY a soutenu une thèse portant l’émergence de l’épopée postcoloniale à l'Université de La Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Edouard Glissant y occupe une place privilégiée en raison de la double importance accordée par le penseur martiniquais à la littérature classique et contemporaine.
Plus récemment, Sneharika s’est intéressée au dialogues entre les penseurs noirs francophones et anglophones, notamment la réception et l’appropriation de Frantz Fanon et de Glissant chez les théoriciens américains et britanniques comme Fred Moten et Paul Gilroy.
Actuellement, Sneharika étudie les croisements entre les études de l’environnement et la théorie postcoloniale, en se focalisant sur l’œuvre de Glissant.
Cette conférence sera également accessible via ZOOM (le lien sera envoyé aux personnes inscrites via le formulaire ci-dessous).
Les invités extérieurs à ¹ú²úÈý¼¶Æ¬qui voudraient assister en personne au séminaire devront se pré-inscrire (ci-dessous) et se munir de leur carte d'identité.
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